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Archive pour le 6 juillet, 2008

Ce qu’elle a Ingrid Betancourt

Commençons par là. L’une des choses qui ont étonné le plus au monde entier merci les images de toute sorte apportées par la presse de tout le monde concernant la délivrance d’Ingrid Betancourt, c’est la manière dont elle est revenue, comme il en a dit le Président Sarkosy (parmi d’autres), « comme ça, avec ce sourire », mais aussi avec ce calme intérieur, avec cette force (comme ils en ont dit ailleurs), avec une telle clarté dans ses discours, voire avec cette capacité de pardon à mon avis en même temps incroyable et comprensible, ce qui la rend vraiment admirable.

Or, on s’y est tous laissés impressionner d’une image, littérairement. D’une image crée à des fins politiques, même s’il ne s’en agit pas de ceux à elle-même. Car à part une pensée critique, aucun des autres traits ne lui appartient exclusivement mais que ce sont des traits qui caracterisent au peuple colombien: un grand sourire à fleur de peau et de la calme et de la force intérieures (voire du bonheur) malgré l’adversité. Ce qui ne veut pas du tout dire qu’Ingrid n’en ait pas de la force spirituelle ou une capacité spéciale pour se rendre aux gens, mais plutôt qu’il ne faut pas l’idéaliser tellement, la rendre un héros d’un fait que bien d’autres ont partagé avec elle. 

Ce que vous tous avez vu chez elle après sa délivrance, c’est peut-être la réaction normal de quelqu’un qui vient d’avoir une deuxième opportunité de vivre après une expérience traumatique comme celle-là, après se battre avec l’adversité au milie de la jungle colombienne pendant des ans y étant obligé de supporter la bassesse de ses enemis, les FARC.

Or, voulez vous constater ce que je dis? Je vous anime alors à regarder les infos de la Colombie, le seul pays à avoir lutté vraiment contre les FARC (comme il en devait être, à force de poignet) et à y avoir fait tout son possible durant bien d’ans afin que cette guérrilla libère TOUS LES OTAGES, tous! pas une seule d’entre eux (savez-vous que l’histoire des otages en Colombie ne commence pas avec l’enlèvement d’Ingrid? Qu’il y en a même des otages depuis 17 ans?).

Et par conséquent, le seul pays à avoir fait hommage à tous ceux délivrés (si on n’en a pas fait pareil concernant Ingrid c’est parce qu’elle est ensuite partie en France) dont la plupart ont été séquestrés durant 10 ans ou plus (alors pas six ans quand même), tous en utilisant le facteur surprise (ils n’y étaient pas avertis), tous sous service (pas au milieu d’une campagne électorale) et tous contre leur volonté (pas y étant allés jusqu’au point de l’enlèvement de sa propre volonté malgré les avertissements des autorités colombiennes concernant le fait que cela pouvait bien se passer).

En voulez-vous vraiment apprécier ce qu’ils sont la fermeté, la force de caractére, la bienveillance, la capacité de pardon, un beau sourire après tout et des larmes sincères (pas peut-être pour les cameras de tout le monde)? Je vous anime encore une fois à regarder les infos de la Colombie.

« Je voudrais demander aux monsieurs des FARC: retournez-moi mon père, moi, je veux le revoir, pour moi c’est très dur, il y a déjà un an (qu’il n’est pas là), moi, je veux le revoir, le serrer contre moi, l’embrasser… Petit papa beau: je t’embrasse d’ici, et je te serre très chaleureusement contre moi; maman, mes petits frères et ma grand-mère sont très bien à Ibagué »,

dit entre des larmes et des sanglots Cristian Camilo Lozano, l’un des enfants du gendarme Walter José Lozano, âgé peut-être de dix ans. Au milieu des larmes et malgré sa dure réalité, son impuissance, il en a encore de la valeur pour encourager les autres séquestrés:

« Je sais que ce n’est pas facile ça, je sais que c’est dur, c’est pourquoi je dis à vous tous: du courage les garçons, ayez de la force, de la foi et de l’espoir. Rappellez que la foi remue voire les montagnes, et qu’avec Dieu tout est possible ».

Si ce n’est pas de la grandeur et ça, chez un enfant, dîtes-moi alors ce qu’elle est. Et pour cette grandeur, il faut pas du tout, comme vous voyez, être une Ingrid.

« On n’en ressent aucune douleur ni de la peur du fait qu’il n’est pas encore revenu mais qu’on y attend vous moment et ce moment-là va arriver, il arrivera juste au moment précis, quand Dieu nous le permettra »,

dit de sa part l’épouse du Général Mendieta, en otage depuis plus de neuf ans.

Or, si ce que vous en voulez c’est plutôt connaître d’histoires de vie vraiement impressionantes, des vies qui se sont vues troquées du jour au lendemain à cause des FARC mais qui tiennent débout quand même tout au long de ces années de souffrance (alors d’histoires de véritables héros), allez! Regardez les infos de la Colombie, lissez et écoutez (mais preparez aussi un mouchoir car vous y allez bien pleurer!), par exemple, ce qui s’est passé avec le Capitaine de l’Armée colombiene Julián Guevara, mort à la jungle après sept ans de captivité et enterré qui sait où là-bas, raconté par le soldat Jhon Jairo Durán, récemment délivré après dix ans. Voici le résumé de son récit:

Moi, je l’ai connu quand ils nous ont réunis avec les commandants capturés à d’autres prises. Quand je l’ai vu, j’ai ressenti qu’on ne se sépararait jamais. On en a fait une de l’amitié. Il était mon ami, mon frère, mon commandant. Et surtout parce qu’il avait cette conviction que malgré toutes les humilliations qu’on a souffert de la part des FARC, on était bien capable de léver le regard et, en regardant nos enemis dans les yeux, les dire qu’ils ne pourraient jamais creuser notre dignité, notre amour pour le pays et notre fierté d’être des colombiens.

Après 45 jours de marcher sans arrête, on avait faim, très faim, et on a commencé se rendre tous malades. Les jambes du capitaine ont commencé se gonfler. Plus on marchait plus elles gonflaient. Moi, je l’encouragait et lui aidais porter sa gibecière. On était le mois de novembre. Il pleuvait, il fesait froid. Le capitaine y a commencé tousser. Il en a voire arrêté de manger et sa peau ne couvrait guère ses os. À partir de ce moment là il est resté abbatu au « lit ». Il ne pouvait même pas aller à « la toilette » tout seul ni se baigner.

C’est moi alors qui le baignait, qui l’amenait à « la toilette », qui essayait de le nourrir. On a demandé un médecin pour lui mais c’est une « infirmière » (supposée) celle qui est venue. Elle lui a donné du sérum et lui a fait un prélèvement de sang. Six jours après elle est revenue avec le « diagnostique »: paludisme, même s’il n’avait pas du tout les sympthômes du paludisme. Pour alors il était déjà tres mal. Et il n’en est jamais plus allé mieux. Les « médicaments » l’ont rendu voire plus malade. Un beau jour cette « infirmière » est réapparue avec un gant pour lui, c’était pour sa thérapie, il devait le souffler afin de faire marcher ses poumon. Mais il n’était même pas capable de ça. Rien ne l’améliorait.

Il a été comme ça les 18 jours de janvier. Le 19 je l’ai vu toujours vif. Je lui ai baigné, lui ai demandé s’il voulait se rasser, il a dit non, il ne mangait plus alor je lui ai parlé un peu sur n’importe quoi afin qu’il ne se sentait pas tout seul au monde, afin qu’il sentait qu’il avait d’amis. Je voulais l’insuffler de la valeur, de la verraquera. Je suis resté avec lui jusqu’à 19h30 environ. Après on s’en a dit à demain et je suis allé me coucher. Tous les matins, très tôt, il m’appelait pour l’amener à la toilette, mais ce matin-là du 20 janvier il ne m’a plus appelé. Ou je ne lui ai pas entendu, je ne sais plus…

Quand on s’est tous levés et qu’ils nous ont ôtées les chaînes, on a allumé la radio et là on a su la nouvelle: mon capitaine Julián Guevara était mort. J’en suis allé tout de suite le chercher pour voir si c’était vrai car je n’en croyais pas et là je lui ai vu, les yeux toujours ouverts en regardant envers mon « lit », en position foetale, tout rigide, mort… il était mort.

Pas question de menctionner le visage de ce soldat baigné à des larmes pendant qu’il racontait tout ceci à la Colombie entière au moyen de la radio et la television et les coupures dans son discours à cause de sa gorge nouée. Et ce ne sont que des petits échantillons de la force de ceux à nous malgré cette adversité qu’on n’a jamais voulu et qu’après supporter durant 40 ans merci l’absense d’un État incapable de vaincre les FARC, on ne commence guère à résoudre et ça, il faut bien le reconnaître, merci aux efforts d’un gouvernement engagé à changer ce morceau de notre histoire de violence après avoir compris bien nos urgences, celles qui étaient aussi les siennes: le gouvernement d’Uribe.

C’est ça alors ce qu’elle a Ingrid Betancourt: du for intérieur colombien, du sang colombien, de la grandeur colombienne. Donc si les images à elle vous ont tellement impressionnés malgré cette Gestalt qu’ils en ont montrée les moyens, que dire des images apportées par la presse colombienne concernant ces autres réalités-là que le moyens du monde n’ont quand même considérées propices à afficher, car il ne s’en agisait pas d’autres « Ingrids »?

Merci de votre lecture.

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